La nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 débute le 15 octobre 2024 en France métropolitaine et ultramarine, ayant commencé le 10 septembre à Mayotte. Depuis le premier signalement du coronavirus auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en décembre 2019 jusqu’aux premières vaccinations en France en décembre 2020, seulement 12 mois se sont écoulés. Ces vaccins, développés en un temps record, ont suscité de nombreuses questions et controverses. Voici un récapitulatif des principaux enjeux et réalisations de ces campagnes.
Pourquoi se faire vacciner ?
Le virus continue de circuler et reste dangereux, en particulier pour les personnes vulnérables. La vaccination est fortement recommandée pour les personnes de 65 ans et plus, les immunodéprimés, ceux atteints de comorbidités, les femmes enceintes et les professionnels de santé. Même durant l’été, le virus connaît des pics de recrudescence. Les vaccins ne protègent pas seulement l’individu, mais visent également à réduire la propagation du virus au sein de la population. Une étude de 2021 a estimé que les premières campagnes de vaccination ont permis d’éviter près de 50 000 décès en France, et en janvier 2024, l’OMS a évalué à au moins 1,4 million le nombre de vies sauvées en Europe grâce aux vaccins.
Fonctionnement des vaccins anti-Covid
Les vaccins ont pour but de stimuler le système immunitaire afin de reconnaître et de combattre le virus. Les principaux vaccins administrés en France sont les vaccins à ARN messager (ARNm) développés par Moderna et BioNTech-Pfizer. Ces vaccins, qui ne contiennent pas de virus atténué ou inactivé, introduisent un brin d’ARNm du virus SARS-CoV-2, permettant au corps de produire la protéine Spike.
Une autre méthode, plus traditionnelle, utilise des vecteurs viraux, comme dans le cas du vaccin AstraZeneca, qui a été retiré en 2024 en raison d’une faible demande et d’une méfiance persistante. Malgré cela, il a offert une protection efficace.
Vaccins oubliés et abandonnés
Le vaccin russe Spoutnik-V a prouvé son efficacité mais a été freiné par des réticences politiques en Occident. Les vaccins Janssen et Nuvaxovid, basés sur des technologies classiques, n’ont pas convaincu le public, tandis que le vaccin développé par l’Institut Pasteur a été abandonné en janvier 2021. Le CureVac, un autre vaccin à ARNm, bien que prometteur pour les pays en développement, n’a pas réussi à se maintenir sur le marché en raison d’une efficacité inférieure.
Pourquoi tant de rappels ?
Des rappels vaccinaux sont nécessaires tous les 3 à 6 mois, en raison de l’émergence de nouveaux variants, comme Omicron. Les doses de rappel augmentent non seulement le niveau d’anticorps, mais améliorent également leur qualité pour mieux reconnaître les variants. Les patients à risque, tels que les immunodéprimés, ont besoin de rappels plus fréquents pour stimuler leur réponse immunitaire.
Effets secondaires des vaccins
Les effets secondaires ont suscité des débats, notamment en raison de l’urgence de la mise sur le marché des vaccins. Sur les 157 millions de doses administrées en France, environ 50 000 effets secondaires graves ont été signalés, représentant un taux de 0,03 %. Parmi ces effets, des cas rares de thrombose ont conduit à une méfiance envers certains vaccins, tandis que les vaccins à ARNm ont également connu des signalements d’inflammations cardiaques et d’autres effets, mais sans augmentation significative des risques cardiovasculaires.
La défiance vaccinale en France
La campagne de vaccination a été marquée par une forte défiance envers les vaccins en France. Des événements passés, comme les controverses autour du vaccin contre l’hépatite B et la gestion de la pandémie de grippe H1N1, ont alimenté cette méfiance. Au début de la pandémie, moins de 50 % des Français étaient disposés à se faire vacciner, alors que la moyenne mondiale était d’environ 75 %.
Vaccination contre le Covid-19 et la grippe
Les campagnes de vaccination hivernales visent à lutter contre le Covid-19 tout en faisant face à la grippe saisonnière. La possibilité de recevoir les deux vaccins simultanément est envisagée pour éviter les chevauchements épidémiques. Un vaccin combiné contre le Covid-19 et la grippe, actuellement en attente d’autorisation, pourrait être disponible bientôt.
Impact de la vaccination anti-Covid-19 en France
Les campagnes vaccinales ont eu un impact significatif sur la santé publique, notamment en réduisant le nombre d’hospitalisations chez les personnes âgées. En un an, 75 % de la population française avait été entièrement vaccinée, et au 1er janvier 2023, près de 80 % de la population avait un schéma vaccinal complet.
source: sciences et avenir